Bulletin dinformation pour les procès du 27 au 29 mai
Neuf personnes étaient citées à procès le 27 mai 2002. De ce nombre, 3 ont accepté loffre de la couronne, soit le paiement de 150$ et un plaidoyer de culpabilité en échange dune absolution inconditionnelle, un procès a été reporté tandis que 5 personnes acceptaient daller de lavant avec leur procès, tentant de prouver leur innocence. Ce qui suit est unn bref résumé de ces procès.
Dave O.
Dave était, durant le Sommet, lun des 8 seuls représentants de médias indépendants à être accrédité en tant que média officiel du Sommet. De cette façon, il avait accès à lintérieur du périmètre tant quil voulait. Samedi, 21 avril, Dave fut arrêté pour la seule raison quil voulait savoir pourquoi un homme, situé à quelques mètres de lui, se faisait attaqué par 3 policiers. Après quelque pas en direction de lévènement, Dave sest fait aggripé violemment par la police et sest fait jeter en prison, ce malgré le fait quil ne cessait de répéter quil était journaliste officiel. Plustard, Dave a été informé quil était accusé de porter un vêtement illégal (un masque), ce qui sest plus tard transformé en entrave. Pendant le procès, il était plus quévident que Dave navait rien fait de mal. Comme si les faits nétaient pas suffisants, les deux officiers qui témoignaient contre Dave navaient cesse de se contredire. Ironiquement, la couronne essaya dinculpé Dave sur la base de sa crédibilité. Ça na pas marché, Dave fut acquitté.
Aaron D.
Samedi après-midi, Aaron faisait des signes de paix assis à environ 100 mètres de la clôture, dos à une ligne de policier. Tout était calme quand 6 policiers brisèrent les rangs en chargeant dans sa direction et le plaquèrent. Il ny a pas eu davertissement, son arrestation fut toute une surprise. Aaron était accusé dentrave au travail des policiers. Notre avocat plaida, conséquemment à dautres cas précédents, que le fait dêtre assis et de faire des signes de paix ne constituait pas une entrave en soi. Le juge choisi dignorer ce fait, le reconnut coupable et le condamna à une absolution conditionnelle à un an de bonne conduite.
Rachelle M.
Rachelle dansait près du périmètre quand une ligne de FLIC (Fédération Légale des Imbéciles CasquéEs) arrivèrent par derrière en direction du périmètre, essayant de faire bouger les gens vers les côtés. Rachelle, voyant les policiers, se dirigea vers le côté de la rue et se mêla à un groupe de journalistes près dune fourgonnette Global TV. Après que la ligne soit passée, un flic laissa les rangs et approcha de lendroit où elle était debout. Il vérifia les cartes de reporter des autres et quand il vit que Rachelle nen avait pas, il lattrapa et la jet par terre, lui arracha son masque à gaz et larrêta. Rachelle noffrit aucune résistance, elle alla même jusquà dire au policier quelle laimait et lui pardonnait. Elle fut accusée dentrave. Le témoignage du flic confirma que Rachelle navait rien fait de mal. Comment alors maintenir une accusation dentrave, définie comme une action délibérée dérengeant le travail des flics? Pendant le procès, le policier qui la arrêté fut totalement démoli en contre-interrogatoire. Celui-ci dit quil la jeta par terre parce quil ne la connaissait pas et quil ne savait pas si elle était dangereuse (jespère que vous ne rencontriez jamais cet officier sur la rue ) Le plus drôle, cest quand notre avocat demanda au policier pourquoi il avait enlevé le masque de Rachelle. Celui-ci répondit que cétait pour laider à respirer. Lavocat lui demanda pourquoi il portait un masque. Il répondit que cétait pour se protéger des gaz. Évidemment, il semblait croire quelle respirerait mieux en inhalant beaucoup de gaz. À la surprise de tous, le juge la déclara coupable en la déclarant fantaisiste. Elle reçut une absolution inconditionnelle, ce qui est la même chose quêtre acquitté, sauf que lÉtat est considéré justifié dans larrestation.
Robert S.
Robert est venu au Sommet avec lintention spécifique de rester éloigner des endroits chauds et de coller aux zones vertes, dans le but de ne pas être arrêté. Pendant la fin de semaine, il sest retrouvé près dune zone où les policiers mangeaint et se reposaient. Il approcha dun policier pour lui demander où il pourrait trouver une salle de bain. Le policier lui répondit en lagrippant par le bras et en lui disant quil était sous arrêt pour attroupement illégal. Apparemment, la salle de bain la plus proche était àOrsainville. Robert a été reconnu coupable avec absolution conditionnelle à un an de bonne conduite (sil se retrouve avec un casier dici un an, ilaura un casier!!).
Peter R.
Peter a été arrêté samedi et accusé dentrave. Même si Peter a refusé loffre de la couronne pour aller en procès, il na pas eu de procès. Quand le temps est venu pour son procès, le procureur demanda au juge de reporter le procès à une date ultérieure parce que le policier nétait pas là pour témoigner. Le juge laissa tomber les charges, Peter perdant plusieurs journées de salaire à chaque fois quil se déplace à Québec. Peter a donc été acquitté.
Sommaire général des évènements et autres nouvelles
Jusquà maintenant, nous avons eu des juges différents pour chaque semaine de procès et, jusquà maintenant, presque tous ont été biaisés en défaveur des accusés, ne reconnaissant pas leur témoignage et même refusant quelquefois de voir des preuves qui allait dans le sens de lacquittement. Cette semaine ne fait pas exception à la règle. Un exemple patent est la différence de traitement entre Dave et Aaron. Il ny avait pas de différences dans la preuve, mais le résultat ne fut pas le même. La principale différence est que Dave est considéré comme un membre " productif " de la société qui avait une raison " légitime " dêtre à Québec tandis quAaron ne travaille pas, na pas de demeure fixe et voyage à travers le Canada. Le Collectif a, durant la dernière année, préparé les causes et sest assuré que les accusés connaissait leur cas et allait préparé à leur procès. Voyant à quel point les juges sont partiaux, il semble crucial de mobiliser autant que possible pour attirer lattention sur les procès et éveiller les gens au fait que ce ne sont pas des procès ordinaires mais à saveur hautement politique dans lesquels poursuit lentreprise de répression débutée dans les rues de Québec lors du Sommet des Amériques. À cette fin, nous avons besoin daide parce que nous sommes seulement assez pour accomplir le travail de bureau. Une idée allant dans ce sens serait de créer un sous-groupe qui se consacrerait principalement à laction politique. (Avis à ceux pour qui la fin de session était la raison majeure de la démobilisation ) Aussi, pour faciliter les appuis, notre site web est en remaniement; les dates de procès y seront bientôt indiquées afin que les gens puissent donner leur appui, à lintérieur comme à lextérieur de la salle daudience. Ces données (dates et heures de procès) sont déjà disponibles sur le site du COBP (Collectif Opposé à la Brutalité Policière) au www.tao.ca/~cobp.